La tempête " Ida " a fait au moins 44 morts dans la région de New York

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La tempête " Ida " a fait au moins 44 morts dans la région de New York

Dans la nuit de jeudi à vendredi 3 septembre, les pluies torrentielles, dans le sillage de la tempête " Ida ", ont provoqué des inondations historiques aux Etats-Unis et tué au moins 44 personnes. AFP

Dans la nuit de jeudi à vendredi 3 septembre, les pluies torrentielles, dans le sillage de la tempête " Ida ", ont provoqué des inondations historiques aux États-Unis et tué au moins 44 personnes. Un événement qui pourrait être amené à se reproduire de plus en plus fréquemment du fait du réchauffement climatique.

C’est un " état d’urgence " sans précédent pour New York, selon le service météo américain. La ville s’est réveillée " sonnée " par la gravité des inondations, soudaines et historiques, qui ont envahi la ville dans la nuit de jeudi à vendredi 3 septembre.

Au moins 44 personnes ont perdu la vie après le passage de la tempête " Ida ". Celle-ci désormais dégradée en cyclone " post-tropical ", a dévasté le sud du pays avant d’arriver au Nord-Est le 2 septembre.

Rien que dans la " mégapole " économique et culturelle américaine, la police a dénombré au moins 13 victimes, dont plusieurs prises au piège et noyées dans leurs sous-sols.

D’autres n’ont pas pu s’échapper de leurs voitures.

Parmi les victimes new-yorkaises figurent un enfant de 2 ans et une personne âgée de 86 ans. Les pompiers ont porté secours à des centaines de résidents.

80 mm de pluie en une heure

Des rues, avenues, voies rapides ont été transformées en torrents, dans les quartiers de Brooklyn et du Queens. Le « NWS », le service météo américain, a enregistré un record absolu de 80 mm de pluie en une heure à Central Park. Le gigantesque réseau de métro a partiellement redémarré jeudi, après l’inondation de nombreuses stations.

Mais le pire bilan est pour le New Jersey, État qui fait face à New York.

" Au moins 23 personnes ont perdu la vie ", a indiqué le gouverneur Phil Murphy. La plupart des victimes ont elles aussi été prises par surprise et au piège dans leur voiture et sont mortes probablement noyées, a déploré le responsable.

Enfin, près de Philadelphie, en Pennsylvanie, quatre personnes sont décédées, selon les autorités locales.

" État d’urgence " décrété

La « Maison Blanche » a déclaré " l’état d’urgence " dans les États de New York et du New Jersey, ordonnant aux agences fédérales d’ " identifier, mobiliser et fournir à discrétion les équipements et les ressources nécessaires ".

" ​​Nous sommes tous ensemble. La nation est prête à aider ", a déclaré le président Joe Biden.

La nouvelle gouverneure de l’État de New York, Kathy Hochul, avait déjà décrété la veille " l’état d’urgence " à la suite des inondations " majeures " dans tous les comtés frontaliers de la ville, concernant potentiellement quelque 20 millions d’habitants.

Le maire de New York Bill de Blasio, dont la ville se relève à peine de la pandémie, avait déploré un " événement météorologique historique ".

Dérèglement climatique

" Historique ", mais peut-être de plus en plus fréquent.

Plusieurs responsables politiques pointaient du doigt le " dérèglement climatique ", deux semaines après les fortes pluies de la tempête " Henri " et neuf ans après l’ouragan " Sandy ".

" Le réchauffement climatique est à nos portes et il va s’aggraver de plus en plus si nous ne faisons rien ", a mis en garde le sénateur " Démocrate " de New York, Chuck Schumer. En effet, le réchauffement de la surface des océans contribue à rendre les tempêtes plus puissantes, alertent les scientifiques.

Comme nous l’expliquait récemment Robert Vautard, climatologue, directeur de recherches au CNRS et directeur de " l’Institut Pierre-Simon Laplace " des sciences du climat, " de manière générale, on sait que (le réchauffement climatique) a modifié la probabilité de certains événements extrêmes comme les vagues de chaleur et les pluies extrêmes ".

Un consortium de chercheurs, le " World Weather Attribution ", travaille ainsi au quotidien à évaluer le rôle du dérèglement climatique dans ces événements extrêmes, à l’instar du " dôme de chaleur " au Canada fin juin ou des inondations qui ont traversé l’Europe le mois suivant.

Si les ouragans et tempêtes sont un phénomène récurrent aux États-Unis, elles font ainsi peser un risque de plus en plus important sur les communautés côtières, victimes de phénomènes de " vague-submersion " amplifiés par la montée du niveau des océans.

Magazine " Marianne "