Le mystère de l’apparition de l’homme sur terre
Le mystère de l’apparition de l’homme sur terre
Les analyses d’ossements humains découverts au Maroc et en Chine ébranlent l’hypothèse de l’origine unique de l’homme moderne en Afrique..., et font reculer les origines de notre espèce de 100 000 ans !
Les aspects du crâne de Dali et les squelettes d’homo sapiens datant de 300 000 ans découverts dans le Jebel Irhoud au sud-ouest de Casablanca présentent des similitudes, « mais le cerveau du propriétaire du premier crâne était plus primitif ». Le crâne de Dali (Chine) découvert en 1978, appartiendrait à un maillon intermédiaire entre " Homo erectus " et " Homo sapiens ".
Des foyers « de notre espèce apparus en Eurasie et en l’Afrique auraient très bien pu se développer de manière isolée. Cette espèce aurait pu venir en Afrique par les mêmes chemins qu’empruntera par la suite l’Homo sapiens pour venir en Asie. Un éventuel croisement entre les deux espèces humaines aurait pu donner naissance à l’homme moderne ».
On admet qu’un organisme vivant requiert quatre facultés pour se maintenir : croître - se nourrir - réagir au milieu - se reproduire.
Le fait que les êtres vivants ne peuvent naître que d’autres êtres préexistants - les mammifères et les oiseaux dérivent des reptiles, les reptiles des amphibiens, et les amphibiens des poissons - ne résout pas le problème de l’origine première de la vie sur terre, sauf à évoquer un phénomène surnaturel qui dépasserait notre propos.
La première créature vivante serait apparue il y a quelques trois milliards d’années. Il y a environ deux milliards d’années, le noyau de la cellule s’entoura d’une membrane suivi du cytoplasme cellulaire, des mitochondries, puis des chloroplastes qui ont pu être à l’origine des bactéries (minuscules organismes unicellulaires qui ne possèdent pas de membrane nucléaire).
Les premiers animaux fossilisés remontent à environ 900 millions d’années, les plantes et les animaux a 300 millions d’années, quant aux mammifères ils ont fait leur apparition il y a seulement 200 millions d’années.
L’atmosphère qui entoure la terre se serait développée en même temps que la croûte terrestre, tandis que certains de ses composants : azote, oxyde de carbone et vapeur d’eau se libéraient pendant le processus de solidification jusqu’au moment où l’atmosphère contint suffisamment d’oxygène et d’ozone pour permettre la vie en dehors des océans.
Dans les années vingt, le savant russe Oparine avança que les hydrocarbures produits au cœur des roches brûlantes auraient réagi en présence d’eau et d’ammoniaque et donné des composés organiques simples, dont les acides aminés qui entre dans la composition des protéines.
En 1953, Miller de l’université de Chicago fit passer un courant électrique à travers un mélange de méthane, d’ammoniac et d’hydrogène dans un ballon contenant de l’eau. Une semaine plus tard, il constata que le ballon contenait des acides simples, deux acides aminés et la présence de cyanure d’hydrogène.
Les éclairs et la lumière ultra-violette ont dû apporter suffisamment d’énergie pour rendre cette synthèse possible en présence d’une atmosphère réductrice. Les composés organiques formés de grosses molécules et de " prè-protéines " auraient donné par agrégation des structures plus complexes (coacervats).
La totalité des êtres vivants (virus exceptés) sont composés d’une ou plusieurs cellules. Une cellule ne peut se suffire à elle même, une cellule musculaire par exemple, est incapable de fournir la nourriture et l’oxygène nécessaire à son fonctionnement. Ces fonctions sont assurées par d’autres cellules spécialisées qui se trouvent réunies dans les tissus (os, nerfs, etc.,) et les organes chargés d’une unité fonctionnelle : système circulatoire, cardiorespiratoire, nerveux, digestif, reproducteur, etc.
En 1809, Jean Baptiste Lamarck affirme que tous les organismes actuels descendent de formes plus anciennes, et que l’homme s’était développé " à partir du singe ".
Alfred Wallace (1823-1913) se refuse à admettre que l’ancêtre de l’homme soit un singe anthropomorphe.
En 1859, Charles Darwin jette les bases de la " théorie de l’évolution " : « Les êtres vivants voient leurs caractéristiques biologiques évoluer dans le temps et le milieu opère une sélection naturelle qui privilégie, par la reproduction, la transmission de certains caractères héréditaires à l’ensemble du groupe. »
Au début du XX° siècle, Eugène Dubois s’est mis en tête de découvrir l’ancêtre de l’homme. Il part du postulat, puisque les singes vivent sous les tropiques, nos ancêtres vécurent sûrement dans ces mêmes régions.
Si on compte tous les humains nés depuis l’apparition de l’homme, on atteint 80 billions d’individus ! Depuis Linné, chaque organisme vivant est désigné par deux noms latins, le premier est celui du genre, le second celui de l’espèce.
Entre « Australopithecus afarensis » surnomé Lucy (4-3 MioA) découvert en Éthiopie en 1974 et « Homo habilis » (2,5-1,6 MioA) découvert en Tanzanie en 1962, plus d’un million d’années les sépare et le lien entre espèces est incertain !
La place de l’Homme dans le règne animal soulève de nombreuses polémiques. Pour le biologiste, l’homme reste un primate très particulier et un être singulier.
La forme du crâne " Homo neanderthalensis ", du nom de la vallée de Néander (Allemagne), allait devenir la « preuve » du lien entre les grands singes anthropoïdes et « l’Homme moderne », oubliant que le type anatomique néanderthalien est non seulement différent d’ " Homo sapiens ", mais également des autres êtres humains qui vécurent en Afrique ou en Asie !
" Homo neanderthalensis " qui vécut 350 000 à 35 000 ans avant notre ère, s’est beaucoup déplacé, et a peuplé « la moitié centre et ouest de l’Eurasie. Globalement du pays de Galles ou du Portugal jusqu’en Altaï (sud de la Sibérie) sur environ dix millions de km2 » (Ludovic Slimak).
« Leur épopée est incroyable, ils ont tout de même survécu 300 000 ans, soit 17 000 ou 18 000 générations dans des conditions parfois extrêmes » (Pascal Depaepe).
L’homme de Neandertal était omnivore, consommant des végétaux, des animaux, voire son semblable sans que l’on sache si s’était purement alimentaire ou rituel.
Une chose semble certaine, le besoin de plus de 4 000 calories/jour pour affronter les rigueurs climatiques. Après avoir atteint la Sibérie il y a 130 000 ans, la période glaciaire (- 65 000 ans) allait le chasser d’Europe :
« pas de végétation, donc pas d’animaux, pas d’animaux pas de chasseurs. (...) Néandertal a disparu il y a environ 35 000 ans, sans que l’on sache pourquoi. Conflit ? Virus ? Déclin démographique ? »
(Le Musée de l’homme de paris consacre une exposition à " Homo neanderthalensis " jusqu’au 7 janvier 2019).
Si d’un point de vue zoologique l’ordre des primates est homogène, il n’y a pas plus de différences biologiques entre l’homme et le chimpanzé ou le gorille, il n’existe à l’heure actuelle aucune explication satisfaisante de la ressemblance entre des mammifères aux fonctions si différenciées (anatomie comparée).
Si le caryotype du chimpanzé se rapproche du caryotype humain, nous partageons 98 % de notre génome avec celui du chimpanzé, les 2 % restants font toute la différence.
La colonne vertébrale de l’homme compte 32 articulations, celle des anthropoïdes entre 36 et 60, le squelette humain se distingue par la forme et la structure de la cage thoracique, la plupart des hommes sont « droitiers », l’homme possède quatre groupes sanguins (A, B, O, AB), le chimpanzé deux (A et B), l’homme compte 46 chromosomes (qui comptent chacun plusieurs milliers de gènes), le chimpanzé 48, et la capacité cérébrale de l’homme est prédominante (" Homo sapiens sapiens " ou " Néanthropien " se caractérise par une capacité céphalique de 1400 cm3 ) et son système nerveux plus complexe.
La « biologie évolutive » fut éclipsée dans les années soixante au profit de la génétique, décrite pour la première fois par Gregor Mendel dès 1866 (expérience des petits pois). Les généticiens ont démontré que les gènes forment une longue chaîne de chromosomes et que chaque gène occupe une place bien déterminée sur un chromosome particulier.
Le comportement des gènes dépend donc des chromosomes au cours de la production spermatique, puis de leur fusion avec l’ovule fécondée d’où part la nouvelle génération.
L’absence d’un seul gène contrôlant l’élaboration d’une enzyme essentielle peut avoir des effets désastreux.
Un croisement entre deux populations peut entraîner l’apparition de gènes qui en se combinant confèrent à l’individu un nouveau phénotype ; la couleur des yeux, des cheveux, les groupes sanguins n’en sont que quelques exemples dont la descendance hérite.
La mutation, modification dans un gène ou un chromosome, peut provoquer un changement anatomique ou physiologique (mongolisme, nanisme, hémophilie, etc.).
Si les « hominidés » sont probablement les derniers êtres apparus sur terre, leur développement a été bien plus rapide que pour les autres espèces.
« Une poignée de gènes a présidé au développement cérébral et à la connectivité du cerveau via une succession de mutations génétiques » (Jean-Jacques Hublin).
Les anthropologistes pensent que l’intelligence (capacité à choisir la moins mauvaise ou la meilleure solution) a pu être initiée grâce à la céphalisation, à la vue, et à la préhension.
Mac Lean distingue le cerveau " reptilien " (besoins primaires), le cerveau " limbique " (punition/récompense) et le " cortex " (réflexion/décision) qui permet d’engranger des connaissances, d’imaginer, de rationaliser, de créer, de communiquer des idées abstraites, et à la base de la curiosité, qualités indispensables à toute adaptation.
L’espèce a pu survivre dans des régions inhospitalières (géographie, climat, faune, ressources, etc.), affronter des dangers naturels, survivre à des catastrophes. La conscience, l’empathie ont marqué ensuite un tournant majeur, " Néandertal " enterrait ses morts.
Bien d’autres types « d’hominidés » ont existé avant " Homo sapiens " (" Australopithèques ", " Homo habilis ", " Homo erectus ", etc.) et l’apparition des premiers hommes restera pendant longtemps un des plus grands mystères.
Le nombre de chaînons manquants représente une véritable gageure. Toutes les théories avancées ne sont que des présomptions et sujettes à des interprétations.
" Homo sapiens " sera-t-il, à son tour, victime d’une profonde mutation ?
Il est impossible de prédire quand elle aura lieu, mais il est fort probable qu’un nombre considérable de noyaux contenus dans le sperme soit porteurs de mutations génétiques et chromosomiques, sans oublier les méfaits de l’industrie et de ses corrélats : nucléaire, chimie, pollution, etc.
Desmaretz Gérard
AgoraVox