Mais qu’est-ce qu’il veut tonton Kim ?
Mais qu’est-ce qu’il veut tonton Kim ?
On nous gonfle les aliboffis avec le risque de guerre nucléaire résultant des « provocations » de tonton Kim en Corée du Nord. Risque nul en vérité, quoique… avec Trump à la tête de la nation la plus puissante, la plus armée - le budget militaire des USA est équivalent à la somme de tous les autres budgets défense du reste du monde ! -, la plus belliqueuse sur terre…
Il mange trop, tonton Kim !
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Risque malgré tout très faible par le pouvoir « magique » de la dissuasion : « si tu me crames, tu es sûr que toi aussi tu seras cramé ! ».
Peu de risques non plus de guerre " conventionnelle " : un bombardement US sur la Corée du Nord signifierait immédiatement des millions de morts en Corée du sud, les zones très peuplées près de la capitale de ce pays satellite des États-Unis étant à portée directe de l’artillerie du Nord.
Mais au fait, quel est le « crime » de tonton Kim ?
Que réclame-t-il ?
Il faut revenir à la genèse de l’État que sa dynastie gouverne.
L’ensemble de la péninsule coréenne était sous occupation japonaise depuis 2010. Suite à la capitulation du Japon, en 1945, les États-Unis et l’Union-Soviétique occupèrent la Corée, les uns au Sud, les autres au Nord d’une ligne tampon établie au 38e parallèle.
S’ensuivit une tentative d’élections libres qui échoua, débouchant sur une partition de fait puis de droit ; la partie nord mettant en place un gouvernement communiste et la partie sud un gouvernement pro américain.
Qui provoqua l’autre ?
Toujours est-il qu’une guerre ouverte s’établit entre les deux Corée avec invasion de la partie sud par les armées du nord, bien mieux préparées.
L’ONU, sans les Soviétiques, vota une intervention militaire.
Plus de 340 000 soldats, essentiellement étasuniens, avec des corps expéditionnaires d’une vingtaine de nations, notamment français, renforcèrent l’armée du sud.
Ces forces, sous le commandement de Mac Arthur, repoussèrent les nordistes loin au-delà du 38e parallèle, jusqu’aux abords de la frontière chinoise.
C’en était trop pour la Chine qui entra dans la danse au côté de la Corée du nord avec pas moins de 1,7 million de « volontaires ».
Les forces onusiennes furent refoulées, Séoul fut occupé par les nordistes, puis repris par les sudistes.
Le front s’établit de nouveau autour du 38e parallèle qui devint une frontière avec une " zone tampon " démilitarisée suite à la signature d’un armistice et d’un pacte de " non-agression " entre les deux frères ennemis.
Les deux Corée se développèrent différemment selon le modèle de leurs « protecteurs ». Mais les deux pays restent officiellement en état de guerre puisque aucun traité de paix n’a jamais été signé !
Ceci à cause des États-Unis qui l’on toujours refusé. Cette guerre fut cruelle : près d’un million de morts militaires, deux millions de morts civils, trois millions de réfugiés.
Séoul fut détruit aux trois-quarts ainsi que la plupart de villes du nord.
L’essentiel des ressources de la Corée du nord va à l’armée qui est très puissante et bien équipée. Les fusées et les bombes A puis maintenant H montrent à la face du monde un potentiel technologique remarquable et largement sous-estimé.
Ces armements garantissent à Kim qu’il ne subira pas, de la part de qui que ce soit, le sort de Saddam Hussain et de Kadhafi. Si la bombe est une assurance vie pour nous, elle l’est aussi pour les Coréens du nord.
De plus, la Chine tient à l’existence de ce voisin remuant car elle ne veut en aucune manière avoir une frontière directe avec la Corée du sud et ses troupes « amies » étasuniennes...
Qu’est-ce qu’il demande tonton Kim ?
Tout simplement la signature d’un traité de paix et la reconnaissance internationale.
Sont-ce vraiment des prétentions exorbitantes ?
VICTOR Ayoli
AgoraVox