Volkswagen et BMW accusés d’avoir financé des expériences sur des êtres humains

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Volkswagen et BMW accusés d’avoir financé des expériences sur des êtres humains

Le groupe de recherche aurait également fait respirer des gaz provenant de pots d’échappement à dix singes. - JULIAN STRATENSCHULTE / DPA

Quelque ​25 jeunes gens auraient inhalé du dioxyde de carbone pendant plusieurs heures pour une étude commandée par le groupe européen de recherche sur l’environnement et la santé dans le secteur du transport (EUGT), financé par trois grands constructeurs automobiles allemands : Volkswagen, Daimler et BMW.

Les révélations continuent de pleuvoir sur Volkswagen.

Trois ans après le début du scandale dit du " dieselgate ", le constructeur automobile allemand est à nouveau au centre d’une polémique, ainsi que les marques Daimler et BMW. Selon des révélations du quotidien allemand " Stuttgarter Zeitung " ce lundi 28 janvier, le groupe européen de recherche sur l’environnement et la santé dans le secteur du transport (EUGT), alors financé par les constructeurs Volkswagen, Daimler et BMW, aurait réalisé des expériences scientifiques… sur des humains.

L’EUGT aurait, selon un rapport d’activité publié en 2016, réalisé entre 2012 et 2015 une " étude par inhalation à court terme du dioxyde d’azote chez les personnes en bonne santé ". Ce même dioxyde d’azote dont Volkswagen avait tenté de manipuler les taux aux Etats-Unis, pour que ses voitures soient conformes aux normes environnementales.

Selon le quotidien de Stuttgart, 25 cobayes humains ont respiré différentes concentrations du gaz. Aucune conclusion n’a pu être tirée de ces expériences.

Dans un communiqué du 28 janvier, Daimler s’est dit " ébranlé " par " la mise en place et l’ampleur de ces tests ". La marque allemande, qui affirme ne pas avoir de lien avec cette expérience, indique " condamner fermement cette étude " et va ouvrir une enquête. Mais à l’époque de ces tests, l’entreprise faisait bien partie de l’EUGT, au même titre que Volkswagen et BMW.

Selon le " Stuttgarter Zeitung ", les trois fabricants étaient représentés par des chefs de groupe au sein du conseil d’administration de l’association.

Scandales à répétition

En deux jours, c’est une escalade dans le scandale pour les constructeurs automobiles allemands.

Samedi 27 janvier, un article du " New York Times " a déjà placé l’EUGT au centre de l’attention pour avoir mené des expériences sur dix singes. Dans un laboratoire à Albuquerque, l’association de recherche aurait dès 2014 fait respirer des pots d’échappement d’une Coccinelle Volkswagen à des primates.

Là encore, l’objectif était de défendre le diesel. Le carburant venait alors d’être désigné comme " cancérigène " par « l’Organisation mondiale de la santé ».

L’EUGT n’était finalement, selon le " Stuttgarter Zeitung ", qu’une " troupe de lobbyistes pro-diesel avec une façade scientifique ". Il a été dissout en 2017 par une décision de son conseil d’administration. Les constructeurs automobiles se seraient rendu compte, après le début du " dieselgate ", " qu’il ne (leur) aurait pas rendu service ".

Ces deux nouvelles affaires sont un nouvel épisode dans un scandale qui a déjà contraint Volkswagen à plaider coupable pour « fraude fédérale » et « association de malfaiteurs » aux Etats-Unis, et à débourser plus de 26 milliards de dollars d’amende.

Alexandra Saviana

Marianne